L'élément manquant
Ma réflexion sur les HPI (comprenez Haut Potentiel Intellectuel) a pris un virage déterminant il y a 3 semaines. Comme je l’ai expliqué dans le précédent article, l’information sur la précocité de ma fille germait doucement depuis quelques semaines, mais cette germination se produisait dans l’épais brouillard de la réflexion que je mène sur ma propre thérapie. Dis autrement, sur le fait que je me cherche.
Un matin, alors que j’étais à une pause café avec mes collègues et que je survolais le journal quotidien, mes yeux se sont irrémédiablement arrêtés sur l’article parlant de la découverte, cette fois quasi-certaine, du Boson de Higgs.
Aaaaahhh… Le Boson de Higgs, cette particule dont l’existence a été imaginée indépendamment par différents physiciens pour expliquer la corrélation entre les électrons et les quarks (ou comment faire en deux lignes une leçon de physique-chimie vulgarisée à l’extrême, que les spécialistes me pardonnent…). Ces mêmes physiciens n’ont alors eu de cesse depuis des années de prouver la véracité de leur théorie et l’existence même de cet élément.
Le Boson de Higgs, ou élément manquant ou Particule de Dieu, car il serait le chaînon manquant aux Lois de la Physique et donc, au fonctionnement de l’Univers (une fois encore, je m’excuse platement pour ce raccourci, empreint d’imprécisions, mais ce n’est pas le but de mon article).
Pour en revenir à la lecture de cet article du quotidien, je l’ai dévoré avec un enthousiasme, un intérêt et un plaisir sans commune mesure (toutefois légèrement teintée de frustration, un article dans un quart de page du journal régional manque singulièrement de détails….). C’est donc tout logiquement que je m’exclame auprès de mes collègues de cette découverte Oh ! Combien importante pour la compréhension de notre univers. Silence…. Regards interrogateurs –pour ceux ayant la politesse de faire semblant de s’intéresser à mes propos- J’accroche un des collègues avec qui je me sents le plus proche, toujours emportée par le plaisir de cette découverte, en lui demandant, légèrement perplexe, s’il n’a jamais entendu parlé de ça ??
– Jamais.
(Misère) - même pas un article, une info à la télé, que sais-je ?
- Non.
- Et ça ne te (vous, dans une tentative désespérée de voir un minimum d’intérêt passer dans le regard d’un de mes comparses), ça ne te parle parle pas ?
- Non.
Passage à vide dans mon cerveau… J’ai déjà vécu ces moments où je sents bien que, inexorablement, mes centres d’intérêts, mes sources de plaisirs ne sont définitivement pas en corrélation avec ce monde qui m’entoure.
Ce décalage, dont je comprendrais l’existence quelques jours plus tard et si caractéristique de ce que ressentent les HPI, a sans aucun doute apporté un engrais supplémentaire à la germination qui était en route dans mon esprit.
En faisait cette découverte personnelle sur les HPI, sur la précocité de ma fille et ce que je suis, j’ai découvert mon propre Boson de Higgs, cette élément qui me manquait tant dans la quête que je réalise depuis 3 ans pour me positionner. Qui je suis. Cet élément m’a permis de comprendre qui je suis. Et ça n’est vraiment pas rien. Ma vie, mon quotidien, les interactions quotidiennes prennent indubitablement un nouvel angle. Je les aborde sous un nouveau jour. Je ne sais pas ce que cela changera à mon avenir, mais à l’instant où cela arrive, on voit la vie différement.