Cas d'école
Bon, ne cherchez pas midi à quatorze heures, c'est moi, le cas d'école. lol
Il y a quelques articles de cela, je parlais du fait de ne pas empêcher une crise. Je développais notamment que selon la théorie de ma thérapeute de groupe, plus tu tentes de contrôler les crises et plus tu en fais. Plus tu te prives de manger, plus tu manges en retour (bon, je simplifie à l'extrême mais l'idée est là). En somme, arrêter le contrôle et s'autoriser, s'autoriser d'avoir ce besoin, et l'accueillir comme tel.
Je l'ai donc expérimenté, et à ma grande surprise, mes crises se sont espacés, mon appétit s'est régulé, calmé, apaisé. Bon, soyons honnête, y'a encore des hauts et des bas, je ne voudrais pas faire miroiter une n-ième solution miracle, y'a eut du travail de fait, et pas facile, et ce n'est pas finit, à mon grand regret parfois.... Mais dans l'ensemble, y'a eut du changement.
Maintenant, voila une situation qui m'est arrivée il y a quelques temps. Situation que je connais que trop bien et qui m'a très souvent desservie, voire pénalisée. À la lumière du travail thérapeutique, cette situation est apparue sur un jour nouveau, que je n'imaginais absolument pas et qui, dans le fonctionnement, est très similaire à mon comportement avec la nourriture.
Je suis actuellement en train de valider un Master 2, en vue d'avoir un diplôme à la hauteur de mes compétences et de pouvoir prétendre à un boulot de ce niveau (bienvenue dans la France de la reconnaissance au diplôme... Mais là n'est pas le débat, bien qu'il y aurait à dire, bref...). Pour valider ce diplôme, je dois rendre un mémoire. Et la date de rendu approchait, et je n'arrivais pas à m'y mettre. Il n'y avait rien a faire. Je tournais, je virais, j'expérimentais avec un regard psychothérapeutique l'expression : "brasser de l'air". Mais je ne m'y mettais pas. Et pour moi, impossible de faire autre chose : pas question de me faire plaisir de quelques manières que ce soit, j'avais mon mémoire à faire. Et je n'y arrivais pas, j'allumais l'ordi, je sortais ma documentation, je fignolais, je tournais, je quittais le bureau pour aller boire un coup, voir mes mails, bref toutes les excuses étaient bonnes. Sans parler du frigo et du placard à gâteau dont je retrouvais dangereusement le chemin.
Une séance de thérapie plutard, où il a été question de la raison de mon immense pouvoir de procrastination, mais surtout du fait que je n'arrivais à rien. Non seulement je n'avançais pas dans mon mémoire, mais je n'avançais a rien. Impossible de faire quoique ce soit d'autre : des loisirs créatifs, de la lecture, un ciné, une sortie... Non, non, rien.
Double peine.
Regard interloquée sur ma thérapeute, qui vient de poser cette évidence. Double peine. Je ne m'autorise rien. Je n'arrive pas à faire ce mémoire qui me tient pourtant à cœur, et de fait, je ne m'autorise rien d'autre, même pas le fait que je pourrais simplement ne pas avoir envie de m'y mettre, m'autoriser à ne pas avoir envie (ou ne pas pouvoir pour une raison que je comprendrai un peu plus tard).
Tout à fait comme l'alimentation. Le mécanisme, si on s'y penche bien est vraiment similaire.
Je dois arriver à m'autoriser.... À vivre?